Myanmar : des inconnus tirent sur un prêtre pendant la messe

Cinq balles ont été tirées sur le curé, âgé de 40 ans, qui a été grièvement blessé. Le prêtre « a été transporté d’urgence dans un hôpital de Mohnyin, puis dans un hôpital de Myitkyina », selon UCA News. Il est actuellement hospitalisé après avoir été opéré. Aucun motif n’a encore été communiqué concernant cette attaque et les assaillants sont toujours en fuite.

L’agression s’est produite dans un contexte de conflit entre la junte militaire et les forces de résistance particulièrement actives dans cet Etat de Birmanie.

Le Myanmar est actuellement confronté aux récentes actions du groupe rebelle ethnique, l’Armée de l’indépendance kachin (KIA), qui s’est emparé de plusieurs bases militaires clés et de sites importants depuis qu’il a commencé à lancer des frappes offensives en mars.

Selon des militants, la guerre civile au Myanmar est entrée dans une phase critique, car des éléments antisociaux commencent à attiser les conflits religieux et ethniques dans ce pays gouverné par les militaires.

De nombreux membres du clergé, pasteurs et institutions religieuses, sont pris pour cible par l’armée parce qu’ils soutiennent – ou sont supposés soutenir – les rebelles. La tentative d’assassinat du père Aung a eu lieu près d’un mois après que Nammye Hkun Jaw Li, un pasteur de la Convention baptiste de Kachin (KBC), a été abattu dans la commune de Mogaung le 18 mars.

Un nettoyage ethnique et culturel

En février, l’organisation humanitaire Christian Solidarity International a mis en garde contre une augmentation de la violence à l’encontre de la minorité chrétienne persécutée du Myanmar, l’un de ses militants avertissant que les chrétiens de cette minorité « font l’objet de cruelles campagnes de nettoyage ethnique ».

Depuis le coup d’Etat militaire qui a chassé Aung San Suu Kyi en février 2021, le Myanmar est en proie à un conflit violent. Le cardinal Charles Maung Bo, président de la conférence épiscopale birmane, a exhorté les catholiques du Myanmar à partager la miséricorde de Dieu dans les souffrances causées par cette situation.

En 2021, le prélat notait déjà que Myitkyina avait été victime d’une « grande tragédie » consistant à « tuer des innocents dans les rues ». Il avait ajouté : « Nous avons besoin de la lumière de la miséricorde de Dieu au Myanmar ».